Bricabrac’adabra

Debout les mots !

Ne croyez pas que les mots s’usent quand on s’en sert… Pas du tout !
Quand on ne s’en sert pas, les mots s’ennuient, se ratatinent, ils gèlent, ils ont froid, ils ont si peur de ne plus exister…
Les mots ont besoin de nous et nous avons besoin des mots.
Venez Ă  l’atelier les rĂ©chauffer, les cajoler, jouer avec eux.
Venez les chuchoter, les crier, les coucher sur le papier.
FaĂ®tes les sortir de votre bouche, de vos souvenirs, d’un livre aimĂ©, de vos colères, de votre cĹ“ur battant…
Venez !

Gigi Bigot

Conte et… dĂ©contamination

Pourquoi ?

Parce qu’il y sera question de sortir le conte de ses clichĂ©s.

Le conte, c’est pour les enfants ? Non, pas spĂ©cialement, il s’adresse Ă  toute personne intĂ©ressĂ©e par le petit pas de cĂ´tĂ© que permet la mĂ©taphore. Metaphora : porter au-delĂ  du rĂ©el. Ce que savent faire les enfants puisque leur activitĂ© principale est de jouer. Si vous, adultes, aimeriez parfois changer de peau, ĂŞtes prĂŞts Ă  en dĂ©coudre, si vous voulez refaire le monde, s’il vous arrive d’avoir le cĹ“ur qui bat Ă  100 Ă  l’heure, cet atelier est pour vous, vous parlez dĂ©jĂ  sa langue, la langue symbolique !

Le conte, c’est vieillot et passĂ©iste ? De mĂŞme matière que nos rĂŞves, ils sont aussi contemporains qu’eux, indĂ©modables, universels, pleins de malice. RĂŞves et contes sont lĂ  pour nous rĂ©veiller, pas pour nous endormir. Vous verrez, on y rĂŞvera, pourtant on ne dormira pas…

Un conteur est forcĂ©ment âgĂ©, porteur d’une tradition et raconte au coin de la cheminĂ©e

Le renouveau du conte a dĂ©marrĂ© au milieu des annĂ©es 80 et une deuxième gĂ©nĂ©ration de conteurs arpente aujourd’hui les scènes de théâtre, les centres culturels, courent de festival en festival, poursuivant Ă  leur façon le travail de leurs aĂ®nĂ©s. A chaque sĂ©ance, un conteur nous fera partager son univers.

Le conte, c’est pour s’Ă©vader du rĂ©el parce que la vie est dure. RĂ©ponse de Bettelheim : Les contes de fĂ©es nous disent que malgrĂ© l’adversitĂ©, une bonne vie, pleine de consolation, est Ă  notre portĂ©e, Ă  condition que nous n’esquivions pas les combats pleins de risques sans lesquels nous ne trouverions jamais notre vĂ©ritable identitĂ©.1

Comment ?

L’axe se dĂ©roulera en deux temps. En première partie, nous recevrons un conteur professionnel. Il nous racontera des histoires pendant environ une heure. Nous Ă©changerons ensuite avec lui sur sa pratique et ses prioritĂ©s.

(Après Pepito Mateo, Jihad Darwiche, Marc Buléon, Michelle Bouhet, nous accueillerons Fred Naud et Yannick Jaulin)

La dernière sĂ©ance se dĂ©roulera sans invitĂ© extĂ©rieur et clĂ´turera l’ensemble. Après quelques contes de mon rĂ©pertoire, j’y Ă©voquerai le rĂ´le de l’atelier conte au sein d’ATD Quart monde Ă  Rennes.

Après la pause, ceux qui le souhaitent passeront Ă  la pratique. A travers diverses situations de prises de parole, collectives et/ou individuelles, nous approcherons le positionnement du conteur et son implication. Nous mettrons l’accent sur ce qui diffĂ©rencie le conte du rĂ©cit de vie ou du tĂ©moignage, dès lors qu’on utilise le langage symbolique soit le merveilleux. Nous veillerons Ă  mettre en images le rĂ©cit quelle que soit sa source : souvenir, rĂŞve, conte, anecdote… Au cours de cet atelier, nous expĂ©rimenterons la parole symbolique du conte, nous l’Ă©prouverons, et je l’espère, nous nous rĂ©galerons !

1 BETTELHEIM Bruno. Psychanalyse des contes de fées. Editions Robert Laffont. 1976. P 42